Petit matin du 21 juin, 2h30. Une première contraction me réveille, plus forte que d’habitude. Je décide d’essayer de me rendormir, mais deuxième contraction aussi forte que la première.
Je sors alors du lit et décide d’aller faire un peu de ballon comme la nuit précédente. Et puis voyant que les contractions étaient quand même assez régulières, je décide de les chronométrer. Nous y sommes, régulières toutes les 5 minutes environ. Je me prépare quelques pâtes avec de la crème fraîche et du fromage (que je vomirais plus tard à la maternité haha). Je décide d’aller prendre un petit bain avec bougie, et de laisser dormir le Papa jusqu’à 05:00 pour que nous partions après.
La tendance se confirme avec le bain, je gère les contractions avec la respiration et tout va bien.
Arrivée à la mater vers 6h, nous attendons un petit moment avant d’être pris en charge par une sage femme vers 7h. Elle ausculte mon col, encore postérieur et un peu raccourci mais rien de fou. C’est parti pour 30 min de monito, qui dureront finalement 1h15, les urgences maternité étant nombreuses ce matin là.
Après 1h15 de monito, une nouvelle sage femme toque à la porte : surprise, un visage connu, une ancienne camarade de lycée, Wiame (coucou @wi_fitcoach)
Elle m’ausculte à nouveau et me dis que je n’ai plus de longueur de col et qu’elle passe un doigt, elle nous propose d’aller marcher pour activer tout cela, c’est pour aujourd’hui ! Il est 8h30 environ.
Nous partons alors marcher, et trouvons un endroit au calme au bord de la Garonne dans le parc du Musée des Abattoirs. Ça me fait du bien de voir la nature et de ne plus avoir les bruits urbains. J’arrive à me remettre dans ma bulle et me suspend au cou du papa ou à la rambarde au bord du fleuve lorsque j’ai une contraction. Au bout d’une heure et demi de ballade nous repartons pour la maternité.
Arrivée là bas, nous attendons encore un peu avant d’être pris en charge. Monito à nouveau. La position sur la table d’examen n’est pas très confortable et je dis au papa que je vais commencer à écouter les audios d’hypnose pendant les contractions. Je prends mes écouteurs et le papa a les yeux sur le monito, il met en route les audio dès qu’il voit une contraction arriver. Wiame, la sage femme m’ausculte et me dit que je suis à 2, on va passer en salle nature et je vais avoir droit au bain. Elle me dit aussi que notre bébé et un bébé rêveur car il a la tête tournée vers le ciel et non pas vers le sol. Elle me pose également le cathéter sur le bras, je prends sur moi car c’est une première et j’appréhende beaucoup.
Il est 12h quand nous rentrons en salle d’accouchement et nous faisons la connaissance de Celine qui sera notre super sage femme tout le long de l’accouchement. Nous discutons du projet de naissance et elle me dit qu’elle ne me proposera à aucun moment la péridurale.
Je m’installe donc dans la baignoire, avec mes audios d’hypnose, le papa en profite pour aller manger un bout. Lorsqu’une contraction arrive, je me passe le pommeau de douche chaud sur le ventre tout en écoutant l’audio, je gère plutôt bien.
Le papa revient et s’installe pas loin de moi, il reprend la gestion des audios. Je passe par plusieurs positions, sur les genoux, à quatre patte, puis sur le dos. Au bout d’une heure et demi, au moment d’une contraction je sens un « clac » et je dis au papa « je pense que j’ai rompu la poche des eaux ». Et à cet instant il me dit « je te le confirme, je l’ai vu aussi ».
La sage femme arrive vers 13h45 pour faire le point et voir où j’en suis. Vent de déception, je ne suis qu’à 3. Je décide de ne pas me remettre dans le bain et et gérer les contractions dans d’autres positions. Ce que je n’avais pas vu venir est qu’à partir du moment où la poche des eaux s’est rompue, tout s’est accéléré. Les contractions ont été de plus en plus intenses, de plus en plus rapprochées et surtout je sentais que le bébé poussait au niveau de l’anus (dû à sa position). J’essaye de me mettre sur le ballon mais ne suis pas bien, je me mets à quatre patte mais cette position me fait sentir qu’il pousse de plus en plus, j’essaye de m’asseoir sur un siège en forme de cuvette mais là clairement je n’en peux plus. A chaque contraction je me niche dans le cou de l’amoureux et gémis tout ce que je peux. Je commence à être fatiguée, il est 15h environ et cela fait environ 13h que le travail a commencé. Je sens que je suis vraiment au bout de ce que je pouvais faire. La sage femme au vu du bruit que je faisais vient nous voir, et je lui dis que je suis à bout et que je voudrais que l’on me pose la péridurale. Le papa me prend entre 4 yeux entre deux contractions et me demande si c’est vraiment ce que je veux. Je lui dis que je suis vraiment fatiguée et que le travail n’avance pas, que j’ai peur de pas tenir. La sage femme me demande elle aussi si je suis sure, je lui expose à nouveau mes arguments et elle accepte et comprend. Elle appelle l’anesthésiste, que j’avais jusqu’à maintenant craint mais que je ne vais pas tarder à bénir. En attendant je suis sur la table d’accouchement et doit rester assise. Le papa m’appuie sur les trous sacrés en bas du dos pendant les contractions et je m’accroche encore à son cou en gémissant le temps qu’elles passent.
L’anesthésiste arrive et me pose rapidement la péridurale, il est 15h30. Elle agit assez rapidement et je m’endors à moitié.
La sage femme me dit qu’on va maintenant vérifier où en est le travail… et surprise mon col est ouvert à 9 et bébé s’est retourné pour avoir le visage vers le sol ! J’étais donc en phase de désespérance avant la pose de la péridurale et suis passée d’une dilatation de 3 à 9 en 1h30.
Super nouvelle pour moi, Céline semble un peu déçue pour moi. Maintenant que j’ai un peu retrouvé mes esprits, je lui demande donc si elle pense que je pourrais être déçue d’avoir pris la péridurale. Elle acquiesce, et je lui dis qu’au contraire je suis allée au bout de ce que je pouvais faire mais que j’avais besoin de repos avant que bébé arrive car j’étais vraiment à bout de force. Elle nous dit qu’elle reviendra dans 1h voir où en est le travail.
Vers 16h30 elle revient, mon col est ouvert à 10.
Elle m’explique alors qu’on va attendre que bébé descende naturellement pendant 2h environ car il supporte bien les contractions. Elle ajoute qu’il faut que je profite de ce temps pour me reposer.
Sauf que je sens que la péridurale n’a agit efficacement que du côté gauche, et je sens encore très bien les contractions dans le côté droit du ventre et surtout encore dans l’anus.
Elle me propose de mettre une dose supplémentaire et de me tourner du coté droit pour faire effet. Au bout d’une demi heure, cela ne fonctionne toujours pas. Nous finirons par remettre une dose qui elle fonctionnera.
A chaque dose supplémentaire cela m’endort un peu, je me sens bien et j’en profite pour me reposer.
Vers 18h Céline revient, elle me dit qu’on va commencer à s’installer pour pousser dans une demi heure. Mélange d’appréhension et d’excitation, je dis au papa de me mettre l’audio de la musique de l’hypnose pour me recentrer. Dans moins de deux heures nous seront parents, je serai maman, et notre vie changera à jamais.
Elle revient à 18h40, prépare tout ce qu’il faut pour la poussée et me prépare également. Elle me propose d’arrêter la péridurale le temps de la poussée, ce que j’accepte.
Elle me demande si je veux que l’on commence la poussée sur le côté, je lui dis oui. On se rend rapidement compte que ça n’est pas très efficace, et elle me propose de regarder ce que cela donne sur le dos. Comme la péridurale m’a engourdi les jambes, le papa est à ma gauche est me ramène la jambe au moment de la poussée, la puéricultrice fait de même à droite. J’alterne entre poussée bloquée et poussée en soufflant. Le papa est aux premières loges pour assister à la naissance de notre bébé, et soudain il me dit « je le vois, il a plein de cheveux ». Etant donné que la péridurale a été arrêtée, je sens effectivement que la tête est là.
Quelques poussées plus tard, à 19:29, notre petit trésor Livio nait.
« Je le vois, il a plein de cheveux »
Il a été posé sur moi et à poussé son premier cri.
Céline la sage femme et la puéricultrice l’ont ensuite pris pour le peser, 3,620 kg et lui ont fait les premiers soins.
Puis il a fait du peau à peau avec son papa pendant que la gyneco était en train de me faire un point.
Une fois cela fini, j’ai pris Livio en peau à peau pour sa première tétée.
Nous sommes retournés en chambre 2h plus tard, à trois, unis et comblés d’amour.
L’équipe médicale et surtout Celine la sage femme ont été au top, toujours a l’écoute et dans le respect et la bienveillance de ce que nous souhaitions dans notre projet de naissance. Mais la palme du mérite revient au papa qui a été un compagnon et un papa exemplaire. Contrairement à moi il n’avait pas ressenti le besoin de se préparer à quoi que ce soit. Il a été d’un soutien et d’un encouragement sans faille, il a géré toutes les situations qui se présentaient à lui et a toujours fait de son mieux pour que je me sente bien, le tout avec son calme et sa sérénité légendaires. Nous avons vécu cet accouchement dans la sérénité et dans l’amour, mais surtout nous avons été une équipe et tout cela n’aurait pas été aussi merveilleux sans lui.
Cet accouchement ne s’est pas déroulé comme je l’avais imaginé, mais il a été au delà de mes espérances. C’est un des plus beaux moments de ma vie qui m’aura marqué à jamais, me montrant une fois de plus que nous étions fait pour être ensemble avec l’amoureux, et que l’arrivée de Livio allait nous souder à jamais.
Je te remercie pour ton accompagnement qui m’a permis de réaliser que j’étais capable de faire tout cela et de me préparer mieux que jamais
Les audios ont été d’une très grande aide pendant le travail et je recommande ton accompagnement à toutes celles qui ont un projet d’accouchement physio